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Le bilan de l'expérimentation
L'atteinte des objectifs initiaux #1 : Faciliter la pratique des modes actifs
La zone de rencontre légitime la présence des piétons et cyclistes sur la chaussée, la vitesse moyenne des véhicules à baisser, mais des pointes de vitesse sont encore observées. Beaucoup de piétons ne s’y sentent donc pas encore en sécurité. Les comptages montrent cependant une hausse générale de la marche et du vélo.
Zoom sur la pratique cyclable
Bien que les emprises de voirie disponibles dans le quartier ne permettent pas systématiquement la création d’aménagements séparés de la circulation générale, les dispositions prises avec l’expérimentation ont renforcé la place du vélo dans l’ensemble des rues :
- Réalisation de marquages cycles depuis la gare sur la rue des Sports dans le prolongement de la Chronovélo
- Application d’un principe de vélorue sur la rue de l’Isère
- Matérialisation d’une zone de rencontre sur l’ensemble du secteur
- Pose d’arceaux vélos en amont des passages piétons
Entre mars 2024 et 2025 : on observe une augmentation de 39 % de vélos en heure de pointe sur le secteur, +66 % sur rue de l’Isère. En mars, on comptait une moyenne de 460 vélos/jour, soit 4 pour 6 voitures sur la rue de l’Isère. Cette moyenne a grimpé à 700 vélos/jours en septembre 2025, avec des pics à 900 voire 1000 vélos sur la journée du mercredi.
Les vitesses (des voitures et des cycles) sont jugées trop élevées à la descente par certains riverains.
De l’avis général, l’aménagement actuel du double-sens cyclable de la rue de l’Isère présente un réel inconfort. La chaussée trop étroite ne permet pas de s’écarter suffisamment lorsqu’un véhicule vient en face.
Zoom sur le passage à niveau
La mise à sens unique a permis :
- Plus d’espace pour les modes actifs et sécurisation des déplacements cyclables ;
- Une réduction de 30 % du trafic motorisé (–58 % en heure de pointe du matin entre 2024 et 2025) ;
- En heure de pointe, une augmentation de 30% de la marche et du vélo.
Zoom sur le croisement Plaine/Pasteur
Un manque de visibilité important, du fait du patrimoine
bâti environnant, mais l’inversion des sens de circulation et le fonctionnement en priorité à droite a réduit les vitesses d’approche : un bénéfice pour piétons et cyclistes.
L'atteinte des objectifs initiaux #2 : Rendre l'espace public plus accueillant et plus apaisé
Entre 2021 et 2025, pour des raisons extérieures à Gières (notamment l’accès dégradé à l’A41 au niveau de Brignoud), le trafic motorisé a progressé de 10 à 20 % sur un périmètre élargi du centre de Gières (Grand’Rue, rue de la Gare, rue des Sports), mais est resté stable dans le périmètre de l’expérimentation.
Entre mars 2024 et mars 2025, la tendance s’inverse dans le secteur de l’expérimentation : le trafic diminue de 15 à 20 % en heure de pointe, tandis que la marche progresse de 25 % et le vélo de 39 %. Ces évolutions contribuent à un espace public plus apaisé.
La mise en sens unique du passage à niveau a par exemple permis une diminution de moitié du trafic motorisé aux heures de pointe, tout en offrant plus de place et plus de sécurité aux modes actifs.
Le nouveau plan de circulation et les aménagements ont également participé à réduire les vitesses (–4 km/h rue de la Plaine, –7 km/h rue Pasteur). Mais il subsiste des dépassements de vitesse qui ne sont pas en adéquation avec le principe de zone de rencontre.
L'atteinte des objectifs initiaux #3 : Permettre aux enfants de rejoindre leurs écoles, à pied ou à vélo, de manière sécurisée
L’apaisement de la circulation, notamment par la mise à sens unique du passage à niveau, a globalement permis d’améliorer la sécurité des enfants qui rejoignent leurs écoles à pied ou à vélo.
Cependant, le dépose-minute devant Don Bosco reste fréquent (bien que les 49 places en zone bleue soient exploités à 95% en heure de pointe). Des comportements plus vertueux ont été observés lors des premières semaines de l’expérimentation. Mais la météo hivernale et l’accès motorisé toujours possible n’ont pas encouragé à poursuivre.
Les parkings plus éloignés (Plaine des Sports, 8 mai 1945) sont peu utilisés ; un pédibus pourrait encourager la marche.
Le trafic de transit entre la rue des Viaires et la rue de la Gare s’est reporté rue de la Plaine, bien qu’il reste modéré (1 200 véh./jour) :
→ Gain pour les modes actifs de la rue de l’Isère et pour l’école Cassin, bien que les pics de circulation se rejoignent sur les mêmes créneaux horaires, matin et soir, tous modes confondus.
→ Inconvénient pour Don Bosco, mais la dépose des enfants se fait désormais du bon côté de la rue. Avec le précédent sens de circulation, les jeunes passagers devaient traverser la rue avec une visibilité limitée entre les véhicules.
L'atteinte des objectifs initiaux #4 : S'adapter aux transformations climatiques et urbaines
Aujourd’hui, les barrières du passage à niveau se ferment entre 1 et 7 minutes, plusieurs fois par heures. Cela contraint fortement les accès riverains et la desserte des écoles. Déjà aujourd’hui, parfois plus de 30 piétons et cycles et de nombreuses voitures se retrouvent en attente en heure de pointe. Cette problématique va s’amplifier avec la montée en cadence de la ligne (dès 2028 après les travaux en cours à Brignoud) pour atteindre 12 trains aux heures de pointe, soit des temps de fermeture parfois supérieurs aux temps d’ouverture, aux heures où le passage à niveau est le plus sollicité.
La mise à sens unique, qui a réduit de 30 % le trafic motorisé entre 2021 et 2025, prépare le secteur à cette évolution. Cette mise à sens unique apparaît ainsi comme une première
étape donnant la tendance pour les prochaines années : le passage à niveau ne sera plus capacitaire et sa fermeture pourrait être envisagée pour des raisons de sécurité. Des études
sont actuellement menées par la SNCF afin de conserver un franchissement piétons et cycles.
La végétalisation, qui s’inscrit dans une adaptation aux transformations climatiques, n’a en revanche pas pu être développée en raison de la réversibilité que requiert une expérimentation, et faute d’espace. Seules quelques jardinières ont été installées rues de la Plaine et de l’Isère, servant aussi à limiter le stationnement gênant.
Le bilan du comité de suivi
Pendant toute l'année, les membres du comité de suivi ont scruté les effets de l'expérimentation : avantages, inconvénients, pistes d'amélioration.
Je découvre le bilan du comité de suivi
En résumé
Les retours du comité de suivi témoignent d'une diversité de perceptions selon les lieux et les usages.
- Rue de l’Isère : perçue comme très étroite, le partage de l'espace entre voitures, vélos et piétons reste parfois compliqué. Des difficultés sont notamment rencontrées par les cyclistes à la montée, lorsqu'ils croisent un véhicule. Une baisse du trafic automobile a été relevée, mais la vitesse des véhicules et des cycles demeure globalement trop élevée.
- Rue de la Plaine : si la circulation semble plus fluide devant l’école Don Bosco, les habitudes de dépose-minute sont progressivement revenues, ce qui complexifie la circulation. Des congestions persistent aux heures de pointe.
- Passage à niveau : signalétique jugée confuse au départ, puis améliorée. Les avis sont partagés sur le ressenti de sécurité, et des usages à contresens sont encore observés.
- Carrefours Pasteur/Plaine, Pasteur/Isère et Plaine/Grand’rue : certains ressentent un meilleur respect des priorités, d’autres pointent des difficultés de visibilité ou d’insertion, parfois sources de tension.
- Rue Pasteur : les vitesses demeurent élevées. Les aménagements récents permettent, selon plusieurs membres, de faire ralentir les véhicules. Ils ne font toutefois pas consensus.
- Focus sur la zone de rencontre : un principe encore mal compris, avec une signalétique parfois insuffisante et des limitations de vitesse difficiles à repérer.
- À l'échelle du quartier : les ressentis sont contrastés. Certains perçoivent une circulation plus calme ou des comportements plus attentifs, d’autres considèrent que les vitesses restent trop élevées.
L'avis de l'ADTC
L'ADTC - Se déplacer autrement est une association de piétons, cyclistes et usagers des transports en commun de la région grenobloise regroupant plus de 500 adhérents.
L'association a suivi de près l'expérimentation et nous partage son avis :
Les résultats des comptages
Les données utilisées
- Comptage automatique (janvier 2021)
- Comptages manuels (mars 2024 et septembre 2024)
- Comptages automatiques (mars 2025)
- Comptages manuels (mars 2025)
Je découvre l'évolution du trafic piétons et cycles
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