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ZFE véhicules pro : report à 2028 de l'interdiction des véhicules Crit'Air 2

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Faire respecter les ZFE en vigueur en priorité avant de durcir les règles et ne pas décourager les artisans à intervenir en ville

Proposé par Cyrille Le 15 mars 2025

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Les ZFE sont utiles et basées sur des observations sanitaires alarmantes et indiscutables, nous sommes tous concernés. Le fond est important mais la forme peut-être discutable. On pourrait bien sûr débattre de leur injustice sociale obligeant les moins aisés à changer leurs vieilles voitures mais autorisant les CSP+ à rouler dans des SUV de 2,5 tonnes. Comment faire accepter ces mesures à tous dans ces conditions ? Je pense que c'est offrir inutilement une tribune aux discours complotistes (et ils ne sont que trop nombreux dans les participations à cette consultation). Le GIEC insiste régulièrement sur la nécessité d'exemplarité et de justice sociale dans la prise en compte de ces enjeux. La convention citoyenne pour le climat avait d'ailleurs formulé de très bonnes propositions qui n'ont pas été adoptées, notamment sur la limitation de vitesse des autoroutes ou plus particulièrement pour le problèmes de pollutions locales en milieu urbain que les ZFE sont censées atténuer : taxer davantage les véhicules les plus lourds. Mais il s'agit là d'une critique à attribuer au gouvernement national qui ne relève pas de la métropole. Je voulais néanmoins rappeler le contexte.

Il me semble qu'avec les moyens qui sont à la disposition de la métropole, à défaut de mesure plus justes, appliquer les ZFE est indispensable et doit l'être le plus vite possible. Mais comme pour toutes les lois il ne faut pas céder à la tendance qui voudrait augmenter les contraintes et la sévérité des peines sans commencer par faire respecter les règles déjà applicables. Et c'est ce qui me gêne aujourd'hui avec ces ZFE : traversant 2 à 4 communes quotidiennement à vélo mais pratiquant aussi des sports en extérieur, je constate beaucoup trop de diesels nauséabonds sur des routes qu'ils ne devraient plus emprunter. Il y a 9 ans j'ai changé de voiture, nous savions déjà tout cela et j'ai choisi une Crit'air 2 (à défaut de pouvoir passer en 1). J'ai constaté que les particuliers ne prenaient pas ce sujet au sérieux. Il faut en priorité augmenter les moyens dédiés à l'application des règles existantes et à la pédagogie autour des problèmes de concentration des pollutions locales, donc pas seulement des émissions de CO2 mais surtout les particules fines et NOx.

L'urgence est bien là : je suis habitué à consulter 2x par jour les cartes pollution d'ATMO pour adapter mes itinéraires, porter un masque antipollution dans les pires cas et adapter ma pratique sportive à la qualité de l'air. J'ai aussi déménagé dans une commune (un peu) moins polluée pour la santé de mes enfants. J'ai vu des amis, ma famille quitter la ville en partie à cause de maladies respiratoires chroniques. Ca ne devrait pas être ça la vie d'un habitant de la métropole ! Débarrassez la ville des véhicules qui n'ont déjà plus le droit de rouler à ce jour devrait être une priorité !

Pour le cas précis de cette consultation, nous pouvons ajouter que nous avons déjà l'impression d'une pénurie d'artisans en métropole et leurs factures semblent aussi élevées par rapport au pouvoir d'achat des habitants. Ces problèmes ne seraient qu'accentués en durcissant dès cette année les règles leur permettant l'accès à la métropole. Je rejoins le constat que l'offre à leur disposition semble effectivement à la fois restreinte et onéreuse. Et ce sont des entreprises, leurs investissements s'envisagent à moyen et long termes, l'état les a encouragés à investir dans du diesel pendant des années, l'industrie s'est adaptée à cette demande, tout cela a beaucoup d'inertie et les contraindre trop vite et trop fort pourrait encore distiller le sentiment d'injustice qui sert des propos négationnistes et complotistes allant à l'encontre de l'intérêt général.

Merci pour cette consultation.