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Une politique culturelle métropolitaine ? Quelle plus-value ?

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arriver à une définition partagée de la culture

Proposé par Anonyme Le 07 juillet 2016

État

Soumission Déposée

Description


Des délais réglementaires très courts, l'absence d'antériorité d'une prise de compétence culturelle partagée dans l'agglomération et les réserves de nombreux élus représentant les villes du bassin rendent complexe l'option d'une prise de compétence culturelle par Grenoble Alpes Métropole à l'horizon 2017. Comme de plus les textes de lois sont très centrés sur le « dur » (notions de transferts d'équipement) et que les c(ont)raintes liées aux moyens des collectivités ont tendance à crisper les débats, voire à installer une défiance vis à vis des politiques culturelles, l'exercice s'avère particulièrement ardu. Pourtant, a contrario, l'ensemble de ces constats démontre qu'il y a besoin d'un élan capable d’insuffler une réelle dynamique de territoire. Il semble nécessaire de travailler en ce sens, pour que la délibération de fin d'année intègre une vision débouchant sur des propositions de politiques culturelles signifiantes et partagées.

En préambule, il faudrait arriver à une définition de la culture et de son apport au récit métropolitain. En effet, il ne suffit pas d'un inventaire qui additionne les différentes politiques culturelles publiques et les structures du territoire pour exprimer les faits culturels dans toutes leurs dimensions (esthétiques, créatives, sociales, ethnographiques, sociologiques, voire économiques). En ce sens, attirons aussi l'attention sur les acteurs indépendants et tous ceux qui travaillent dans des interstices qui constituent un maillage vivant du territoire (socio-culturel, socio-éducatif, inter-culturel, accompagnement de pratiques, médiation...).

Aussi, interrogeons-nous d'abord sur ce qui fait ou pourrait faire sens commun et donc identité, plutôt que de tenter de compiler d'emblée des faits et des acteurs artistiques et culturels à soutenir.

Une démarche d'engagement communautaire autour de valeurs partagées, formalisée dans un préambule à la délibération, faisant référence à de grands textes ou chartes nationaux et internationaux pourrait s'avérer intéressante et constructive. Elle constituerait ainsi un préalable bienvenu à la prise de compétence culturelle de la future métropole. Il existe de très nombreux textes de référence (charte sur la diversité culturelle de l'Unesco, Agenda 21 de la Culture, puis Agenda 21 : actions,déclaration de Fribourg sur la diversité culturelle,convention-cadre du Conseil de l’Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société,rapport de l'ONU sur les droits culturels, chartes de la FNCC…) et la loi NOTRe du 7 août 2015 en a d'ailleurs introduit des notions dans son article 103 : « La responsabilité en matière culturelle est exercée conjointement par les collectivités territoriales et l'Etat dans le respect des droits culturels énoncés par la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles du 20 octobre 2005. »

Ces bases posées en préalable, « trouver des axes forts de politique culturelle » dans une logique évolutive et non fermée paraît nécessaire. En effet, entre territoire vécu, territoire administré et territoire imaginé se tissent des enjeux et des réalités qui ne sont jamais figés dans le temps.

La nouvelle notion de territoire métropolitain et les politiques qui en découleront devront pouvoir être appropriées de manière concrète et compréhensible par l'habitant / citoyen / public / partie prenante, comme par les acteurs et les élus eux mêmes. A l'instar des différentes étapes successives de la décentralisation française la prise de compétence culturelle par la Métropole peut soit continuer à se glisser dans les interstices de l'empilement des échelons territoriaux et des différents niveaux de coopération, soit, avec plus d'ambition, peut-elle saisir la chance d'innover et de donner une plus grande lisibilité à l'existant tout en élargissant le rayonnement et favorisant un développement concerté.

De nombreux acteurs culturels plaident pour cette voie d'une ambition raisonnée, qui prenne le temps de faire sens sur le territoire en construisant progressivement une politique culturelle et artistique singulière. La future délibération de Grenoble Alpes Métropole pourrait ainsi non seulement poser un cadre, mais montrer un chemin susceptible d'évoluer dans le temps.