Description

POUR UNE POLITIQUE CULTURELLE METROPOLITAINE

 

 

 

 

PREAMBULE

 

Le territoire métropolitain grenoblois se distingue par la richesse, le dynamisme et la créativité de son réseau d’acteurs culturels des arts vivants et de l’éducation populaire. Constitué depuis plus de 60 années, celui-ci couvre l’ensemble des disciplines du spectacle vivant, théâtre, danse, musique, arts de la rue, arts du récit, etc. tant dans le domaine de la création et l’innovation artistique que dans la diffusion.

Le travail de ces artistes et acteurs culturels – compagnies, ensembles, structures de diffusion, de production et de formation – contribue à l’attractivité et à la cohésion sociale du bassin grenoblois. Cette dynamique culturelle constitue un marqueur fort de la créativité du territoire et l’activité ainsi générée représente une part significative de son économie et de l’emploi.

Le développement de ce secteur a été encouragé et soutenu dès l’origine par les collectivités locales et l’Etat dans le cadre de politiques culturelles concertées et volontaristes, lesquelles ont également pris en compte la lecture publique, le patrimoine, les arts plastiques, les arts visuels ou la culture scientifique et technique.

La collectivité métropolitaine se prépare aujourd’hui à élargir son domaine de compétence à la culture.

Au delà du transfert potentiel d’équipements culturels d’intérêt communautaire ou de leur mise en réseau, cette compétence doit pouvoir traduire une politique culturelle métropolitaine forte s’appuyant sur des valeurs d’innovation, de diversité culturelle, de solidarité et de coopération qui représentent les fondements de son identité.

Afin de marquer cette nouvelle étape, il convient dès lors d’imaginer un dispositif ambitieux et innovant qui soit à même d’amener une véritable plus-value tant pour la collectivité elle-même, que pour le milieu artistique et culturel, le public et les populations. Sa mise en œuvre permettrait de renforcer les liens entre les différentes structures existantes, donnerait davantage de cohérence à leur action et rendrait possible une meilleure irrigation du territoire.

Les premières rencontres entre élus et acteurs ont d’ores et déjà pointé « la nécessité de mieux prendre en compte la conception et l’organisation de la médiation culturelle et artistique, formation artistique, formations spécifiques », ainsi que la question des « résidences d’artistes et de l’aide à la création »[i].  Dès lors, en appui et en complémentarité avec l’existant – structures ou équipements culturels transférés ou non –, l’action de la Métro pourrait se concevoir autour d’un « lieu de fabrique » artistique métropolitain.

Aménagement d’un lieu de résidences d’artistes

Cette proposition répond d’une part à une forte demande exprimée par les acteurs (compagnies, artistes, festivals) qui souhaitent disposer sur le territoire métropolitain d’un outil permettant de créer, d’expérimenter et d’innover dans un environnement pluridisciplinaire stimulant, en lien et en complémentarité avec le réseau des équipements culturels existants.

Ce projet vise d’autre part à doter la Métro d’un instrument « supra-communal » qui lui soit propre lui permettant de conduire une nouvelle politique culturelle forte et originale dans le domaine du spectacle vivant.

Dans cet esprit, les acteurs culturels du spectacle vivant proposent de réfléchir à la mise en place d’un lieu de convergence artistique pluridisciplinaire, qui soit tout à la fois « lieu de fabrique », « maison des artistes » et « pôle d’échange ».

Lieu de fabrique

• Véritable pépinière d’artistes, c’est un incubateur artistique et culturel qui accueille des expériences innovantes, tant sur le plan artistique que de sur la manière dont se construit la relation avec les publics, notamment grâce aux nouvelles technologies.
• Ouvert à l’ensemble des disciplines artistiques, ce lieu est habité de manière permanente par des artistes, compagnies, collectifs, ensembles musicaux ou porteurs de projets qui disposent en son sein d’espaces en propre (bureaux, ateliers…).
• Conçu autour d’espaces de travail partagés, il comporte notamment plusieurs studios de répétitions équipés.
• Le dispositif permet la mise en œuvre de résidences de création de courte et moyenne durée et s’adapte aux besoins de recherche et d’expérimentation des formes et des langages, du temps nécessaire à maturation des projets, à de production d’œuvres nouvelles.

Maison des artistes

• C’est un pôle ressource pour les artistes tant au niveau de la mutualisation des informations disponibles (juridiques, administratives, professionnelles) qu’au niveau de la formation (cycles de formations courtes dans les domaines administratifs, techniques, de production audiovisuelles, de communication et diffusion, etc.)
• C’est un lieu de rencontre artistiques transdisciplinaires, de partage d’expériences, d’émulation et de mutualisation de bonnes pratiques.
• C’est un lieu de compagnonnage et de solidarité artistiques trans-générationnel.

Pôle d’échange

• Il comporte également des espaces dévolus à la réflexion et à la recherche, notamment sur les usages, et travaille sur les problématiques de la transmission, en lien avec l’Université et l’Éducation Nationale.
• Ses partenaires naturels sont l’ensemble des structures de diffusion et de production de l’agglomération, les festivals, les dispositifs institutionnels existants, les relais de publics et d’éducation populaire, les organismes d’éducation artistique et d’action culturelle, etc.
• C’est un lieu ouvert à des partenariats hors agglomération et notamment pour le montage des coproductions à travers les réseaux régionaux, nationaux et européens.
• Cet espace culturel métropolitain pourrait être implanté dans l’enceinte d’une friche industrielle réhabilitée et aurait pour mission de créer du lien artistique, culturel et social. Il ne viendrait en aucune manière se substituer à l’existant, n’ayant aucunement vocation à devenir un lieu de diffusion de plus au sein d’un territoire déjà richement doté.

Inspiré d’initiatives déjà conduites dans l’espace européen[ii], ce nouvel espace reflétera l’esprit propre au territoire métropolitain grenoblois et son histoire ; dès lors, il s’attachera à créer son modèle propre.

Il s’agit potentiellement d’un établissement public (EPCC ou EPIC) placé sous le contrôle de la Métro, avec la recherche de financements croisés et doté d’une gouvernance associant étroitement les différents acteurs, notamment en matière de choix stratégiques

 

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Levier d’action de Grenoble Alpes Métropole, ce Fonds d’action est destiné à soutenir des initiatives innovantes et transversales en matière de création artistique, de médiation et d’action culturelle, d’éducation populaire, etc.

S’inscrivant dans l’esprit et le cadre de la loi NOTRe, il prend en compte la diversité de approches artistiques et les droits culturels et permet de compenser les inégalités territoriales et sociales en matière de culture. Il soutient et encourage les pratiques de coproduction vertueuses et les financements croisés.

Ce fonds est mis en œuvre sous la forme d’appel à projet artistique et/ou culturel d’intérêt métropolitain dont la réalisation peut (ou non) faire l’objet d’une résidence dans le lieu de fabrique.

La dimension et l’ambition du projet permet de traiter à parité avec des territoires de taille comparable et de générer un retour sur investissement pour les structures métropolitaines partenaires qui souhaitent s’inscrire dans cette dynamique.

Ce fonds est destiné prioritairement aux projets favorisant les échanges entre acteurs participant au développement de l’éduction artistique et culturelle dans la perspective d’une culture commune partagée : enseignant-E-s, animateur-TRICE-s, artistes, technicien-NE-s, bibliothécaires, éducateur-TRICE-s,  médiateurs-TRICE-s des musées et du patrimoine, mais aussi personnels soignants, journalistes, professions d’accompagnements de l’enfance et de la jeunesse, associations socio-culturelles, de soutien aux migrants et personnes en difficulté , etc.

Seront privilégiés :

• Les projets « participatifs » transdisciplinaires et transculturels : rencontre entre amateurs et professionnels, ouverture à la diversité culturelle, pratiques collectives, réalisations communes de spectacles et performances en salle, dans les lieux de vie ou dans l’espace public.
• Les projets favorisant des parcours d’éducation artistique et culturelle à destination des jeunes dans un rapport à la création et l’expérimentation en lien avec les structures d’enseignement
• Les projets qui rassemblent des partenariats transversaux dans une dynamique de co-construction : une équipe artistique, une école, un hôpital, un centre social, une équipe d’éducation populaire, etc.