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CONTRIBUTION DU GROUPE MÉTROPOLE D'AVENIR

Proposé par Anonyme Le 07 novembre 2016

État

Soumission Déposée

Description

La concertation menée par Grenoble-Alpes Métropole, du 26 septembre au 7 novembre 2016 au sujet du lancement de son projet urbain intitulé « Cœurs de Ville, Cœurs de Métropole », avait pour objectif d’informer, concerter et recenser les avis des habitants métropolitains qui pourraient être directement concernés par ce projet.

Reprenant les éléments à notre disposition, plusieurs d’entre eux ont retenu notre attention :

Ø Sur la méthode :

Ce projet, voté le 29 Janvier 2016 n’a pas fait l’objet d’une information suffisante préalable des élus métropolitains amenés à s’exprimer sur ce projet. Par ailleurs, ce projet qui se veut structurant pour Grenoble et la Métropole n’a pas été accompagné, dès son origine, par une réelle concertation constructive avec les commerçants d’une part, les habitants, les professionnels… concernés par le périmètre du projet Cœurs de ville/Cœurs de métropole, d’autre part. Cette absence de réelle concertation a, par ailleurs, conduit un certain nombre de commerçants à « claquer la porte » d’une réunion avec la ville de Grenoble.

Le projet a été présenté à l’occasion d’une conférence de presse annonçant une concertation à venir… Or, sur un sujet aussi important, impactant à la fois les conditions d’accès au centre ville en voiture et le plan de déplacement du centre ville, jusqu’au grands boulevards… il n’est pas concevable de s’affranchir d’une étude d’impact et d’une réelle concertation avec les acteurs concernés.

Depuis le 26 septembre, la concertation a été lancée, incitant les habitants à s’exprimer sur la base d’un document incomplet, et sur la base de balades urbaines afin de donner leur avis sur le projet, notamment au travers d’échanges avec un « clown ».

Si l’on peut tout à fait considérer qu’une piétonisation supplémentaire du centre ville peut répondre à l’évolution des besoins, l’impact que cela représente nécessite de nombreuses études en amont de toutes décisions afin que celles-ci soient prises en toute connaissance de cause par les élus métropolitains.
La concertation s’est donc déroulée jusqu’à ce jour avec la liste ci-après des documents accessibles à tous sur le site de la concertation :
- le dossier complet de la concertation et sa présentation,
- un document intitulé : « Etude du plan de circulation et de stationnement de l’agglomération grenobloise – Zoom plan de circulation en centre-ville- Document de synthèse », réalisé par la société Transitec.
- En outre, le site internet de la consultation renvoie également au site de la DREAL, institution à laquelle la Métropole a transmis, en juillet 2016, un document intitulé « Projet Cœur de Ville, Cœur de Métropole : Annexe à la demande d’examen au cas par cas », document qu’il est également possible de consulter en ligne.

C’est donc sur la base de ces seuls documents que la concertation s’est déroulée. Certains documents ne sont, à l’heure actuelle, toujours pas portés à l’information du grand public, tels que l’ensemble des rapports de la société Transitec qui ont pu être établis et transmis à la Métropole du 1er janvier 2016 à aujourd’hui, et notamment l’étude du plan de circulation et de stationnement de l’agglomération grenobloise COPIL du 18 février 2016 établie également par la société Transitec.

À plusieurs reprises, le groupe Métropole d’Avenir a sollicité l’exécutif métropolitain pour être destinataire, des études complètes du cabinet Transitec sur les impacts d’un nouveau plan de circulation au centre ville. Cette demande n’a, à ce jour, 7 novembre pas été satisfaite.

Or, la communication de ces éléments aurait été de nature à participer à une concertation transparente et constructive, cela n’a pas été le cas.
Ce manque de concertation et de transparence occasionne des craintes exprimées très fortement aujourd’hui par le monde économique, notamment la Chambre de Commerce et d’Industrie, les associations de commerçants dont « label ville » qui s’inquiètent des conséquences négatives que ce projet pourrait engendrer sur l’attractivité du centre ville et le chiffre d’affaires des diverses activités économiques concernées.
Ø Sur le fond :

8 impératifs doivent être pris en considération :

1. Ne pas aggraver les conditions de circulation et notamment la traversée de Grenoble. Les boulevard Maréchal Lyautey et Agutte Sembat sont des axes clés, notamment pour les habitants du Grésivaudan qui accèdent à Grenoble en voiture par cette voie. Il en est de même pour ceux en provenance du secteur d’Eybens et du Sud Grenoblois par l’avenue Jean Perrot. Ces axes ne bénéficient pas de tramway comme les autres portes d’accès à Grenoble avec les lignes A, B, C et E. Ces éléments ne semblent pas avoir été pris en compte. Où vont se situer les reports de circulation dès lors que les axes pré-cités ne seront plus accessibles aux véhicules particuliers ? Il est absolument nécessaire d’obtenir des garanties sur la gestion du report des véhicules et leur impact sur les axes périphériques. Si on espère du report vélo ou marche à pied, on sait, que cela ne suffira pas et que l’on va « surcongestionner » des axes qui le sont déjà. Le postulat d’un quasi triplement de l’utilisation du vélo n’est fondé sur aucune étude sur l’acceptabilité ou la crédibilité d’une telle hypothèse.

2. La nécessité d’aménagements urbains périphériques. Il faut réaffirmer l’urgence de réaliser les aménagements de l’A480 et de l’échangeur du Rondeau

3. La nécessité de maintenir des places de stationnement permettant d’accéder aux commerces, mais également aux nombreuses professions libérales présentes dans le centre ville.

4. S’assurer que les coûts de ce projet ne viennent pas grever les capacités de la Métropole à répondre aux besoins d’aménagement, notamment en matière de voiries des 48 autres communes.

5. La nécessité d’apporter aux commerçants de bonnes conditions d’exercice de leur activité en améliorant la sécurité, notamment par la video-protection ainsi que la propreté urbaine. Ces dernières thématiques relevant certes de l’Etat et de la ville de Grenoble, mais devant être abordées de manière partenariale entre tous les acteurs pour répondre à leurs besoins.
6. La nécessité d’une expérimentation à échelle pertinente. En effet, l’extension du plateau piéton, la fermeture d’une partie du boulevard Agutte Sembat - axe majeur de circulation permettant d’atteindre le centre-ville, le report des 15 000 véhicules circulant par jour sur cet axe -qu’il s’agisse d’un report modal sur d’autres modes de déplacements ou d’un report de circulation sur d’autres axes, ne peuvent être apprécié sans une étude poussée et une expérimentation. Pourtant, une expérimentation poussée, sur plusieurs périodes, à plusieurs heures de la journée et à différents points du centre-ville et de ses grands axes aurait permis d’évaluer « grandeur nature » les conséquences directes et les impacts de la mise en place du projet CVCM, et ce notamment pour les habitants et les commerçants du centre-ville.

7. La délibération du 29 janvier 2016 faisait également état, dans son diagnostic, d’une « forte pollution et des nuisances sonores dues à un trafic automobile important ». Si la piétonisation, l’arrêt de la circulation automobile sur de grands axes tels que les boulevards Rey, Agutte Sembat et Lyautey vont sans doute réduire l’impact de la pollution sur ce quartier ainsi qu’en améliorer la qualité de l’air, aucune étude n’a été présentée concernant le report, et la potentielle hausse de cette pollution sur les autres axes où s’effectuera le report de circulation (ralentissement, freinage, embouteillages).

8. De même, aucune étude acoustique n’a été présentée au cours de cette concertation, alors même que les nuisances sonores risqueraient tout à la fois de diminuer sur certains axes, mais d’augmenter sur les axes de report.
L’ensemble de ces éléments n’ayant pas été fournis lors de la démarche de concertation, nous estimons que l’ensemble des acteurs, usagers, et habitants de la Métropole n’ayant pu avoir accès à la totalité des études d’impacts sociaux-économiques, leur avis est entaché d’un manque d’information légitime.
Le groupe Métropole d’Avenir