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Concertation volontaire ZFE 3oct-9déc 2022

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limiter les automobilistes réguliers pour les faire changer d'usage, tolérer les usages occasionnels

Proposé par Anonyme Le 18 novembre 2022

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Consultation

Informations pratiques

Une ZFE est une optimisation locale de la qualité de l'air. Ce dont le monde a besoin est (entre autre) d'une optimisation globale de la qualité de l'air.

Une démarche d'optimisation locale n'a de sens que si elle s'inscrit dans une démarche d'optimisation globale. En ce sens, une ZFE locale doit nécessairement s'inscrire dans une démarche nationale ou internationale d'optimisation de la qualité de l'air.

Ceci étant posé, examinons le cas de la voiture électrique.

L'avenir de la voiture n'est pas la voiture électrique. L'avenir de la voiture électrique, c'est la marche à pied, le vélo, les transports en commun terrestres.

Par conséquent, la ZFE en cours d'élaboration à Grenoble va probablement manquer sa cible. Ca ne sera pas la faute de la ville de Grenoble, mais le ver était dans le fruit dès la conception des ZFE du fait de l'utilisation de la vignette Crit'Air comme critère discriminatoire.

En effet, le principal critère déterminant le niveau de vignette Crit'Air est l'âge du véhicule. Autrement dit, le seul moyen d'améliorer le niveau de vignette Crit'Air de son véhicule, c'est ... de changer de véhicule pour en racheter un plus récent. Les principaux bénéficiaires de cette vignette Crit'Air sont les constructeurs automobiles.

La vignette Crit'Air donne un avantage aux véhicules récents sur les véhicules anciens. Et les ZFE rendent l'achat d'un véhicule plus récent quasiment obligatoire.

La grande faiblesse de la vignette Crit'Air, c'est justement que le seul critère d'évaluation est la date de vente initiale du véhicule, et donc son âge. La taille et le poids du véhicule n'ont aucun impact, tout comme la puissance de sa motorisation. Autrement dit, si j'achète un très lourd SUV tout neuf, le véhicule aura quand même une vignette Crit'Air 1. Ce serait le cas d'un SUV Audi Q7, de 2845 kg, consommation entre 12 et 20 litres aux 100 km.

Un véhicule récent n'est pourtant pas neutre en terme de pollution. D'ailleurs, il faut tenir compte des particules fines émises par les freins et par l'usure des pneus. Les émissions de particules fines augmentent avec le poids du véhicule, quelle que soit son année de commercialisation. Les émissions de CO2 augmentent également avec la consommation d'essence du moteur (de 12 à 20 litres aux 100 km). Un véhicule récent est donc hautement polluant, mais librement autorisé à circuler autant qu'il le souhaite dans une ZFE.

Ce détail qui n'en est pas un est confirmé par le cahier de concertation, en page 11 :

> Le saviez-vous ?
>
> La tendance des dernières années à l’augmentation du poids des véhicules vendus entrave la réduction des émissions de gaz à effet de serre du trafic routier.

Une vraie ZFE ne devrait donc pas être créée sur un critère d'âge du véhicule, mais bien davantage sur son poids. En effet, un véhicule léger consommera moins, générera moins d'émission de CO2, de particules fines dues aux freins et à l'usure des pneus.

A défaut de pouvoir remettre en cause les principes fondateurs d'une ZFE, donc basée sur la vignette Crit'Air, il faut limiter ses effets néfastes, qui sont une exclusion des plus pauvres (qui ne peuvent renouveler leur véhicule) au profit des plus riches (qui n'ont plus qu' changer de véhicule, et qui pourront rouler en voiture en ville autant qu'ils le souhaitent).

Une ZFE constitue donc un mécanisme de "gentrification" de la zone en question. C'est peut-être un effet désiré, ou un effet indésirable, mais c'en est un effet avéré.

Quelle sont les options qui s'offrent à la ville de Grenoble :

- Tout d'abord, lutter au niveau national contre vignette Crit'Air et pour une vignette Crit'Poids.
- Ensuite, essayer d'orienter la ZFE vers un mécanisme privilégiant les véhicules légers plutôt que les véhicules récents.
- Enfin, limiter drastiquement l'usage de la voiture en ville, quel que soit son poids.

Il faut donc explorer toutes les possibilités de maintenir l'usage occasionnel de véhicule en ville, pour tout le monde, y compris les plus pauvres. Cela pourrait passer par des limitation la journée en semaine, mais une absence de limitation entre 18h le soir et 8h le matin, et une absence de limitation les samedis et dimanches. On pourrait aussi imaginer un passe (non numérique) permettant d'utiliser son véhicule 20 jours par an, pour tous les usages occasionnels. Enfin, il faut maintenir la circulation possible sur tous les grands axes de circulation, ainsi que sur toutes les dessertes de service publics d'urgence : hôpitaux, médecin 7/7, commissariat, gendarmerie...

On pourrait également prévoir des dérogations pour tous les citadins de la métropole propriétaires d'un véhicule léger, afin de leur permettre de continuer de circuler avec leur véhicule léger, par bien des côtés moins polluant qu'un véhicule récent et lourd.

Il faut cependant garder en mémoire que la vraie optimisation globale est de diminuer l'usage de la voiture, quel que soit son mode de propulsion. Il ne faut donc pas proposer des aides aux citoyens afin de les aider à renouveler leur véhicule. Les aides ne doivent pas se transformer en subvention aux constructeurs automobiles. Les aides doivent donc être dirigée vers les modes de transport alternatifs que sont la marche à pied, le vélo, les transports en commun terrestres.

Une preuve de vraie bonne volonté de la métropole Grenoble-Alpes Métropole serait d'engager la gratuité des transports en commun financé par une vignette automobile permettant de circuler en ville. Ainsi, tous les pollueurs (tous les automobilistes) financeraient ceux qui font des efforts (en prenant les transports en commun désormais gratuits).

En conclusion, l'usage de 2 roues motorisé va totalement à l'encontre de l'usage des transports en commun. Il n'y a rien de plus individuel et d'égoïste qu'un 2 roues motorisés. Il est certes parfois moins polluant qu'une automobile, mais envoie un très mauvais signal aux automobilistes en leur laissant croire qu'ils peuvent continuer à faire des dizaines de kilomètres par jour, en changeant de véhicule, ou en passant au 2 roues motorisés. L'avenir de la voiture est les modes de transport doux : la marche à pied, le vélo, les transports en commun terrestres.

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