La ZFE, si elle est mise en place, ne doit pas être permanente, car cela va à contre sens de la sobriété que de forcer tout le monde à changer de voiture.
Comme beaucoup de grenoblois.es, nous avons fait le choix depuis 30 ans d'habiter dans la zone dense pour se déplacer en transport en commun et à vélo toute la semaine, ce qui est écologiquement plutôt vertueux. Nous avons légitimement besoin de prendre l'air en montagne le week-end, subissant toute la semaine les pollutions des déplacements pendulaires. Les transports en commun ne pourront jamais être développés de façon suffisante le week-end, les flux étant très dispersés (dans le temps et dans l'espace), donc nous aurons toujours besoin d'utiliser notre voiture le week-end (ce sont d'ailleurs le plus souvent des voitures remplies, donc du covoiturage). Cela serait absurde écologiquement pour nous de changer de voiture, si ce n'est pour faire plaisir au lobby automobile, sachant par ailleurs que le passage au tout électrique est complètement irréaliste. Toutes les études le montrent et la période actuelle de sobriété énergétique imposée renforce encore ce constat. Par ailleurs, même si la pollution de l'air diminuerait localement avec un passage aux véhicules électriques (sauf pour les particules fines liées aux pneus et roulements), il ne faudrait pas oublier que l'exploitation des mines de terres rares est très polluante sur d'autres territoires (souvent les plus pauvres sur la planète, cf. rivières polluées en Afrique à cause de ces mines...). Ce qui est nécessaire, c'est de limiter les kilomètres parcourus par les automobilistes, et pas de renouveler un parc automobile. Il semblerait, comme le confirme l'actualité avec l'augmentation du coût de l'énergie et l'apparition de l'impératif de sobriété au plus haut niveau de l'Etat, que les mesures efficaces pouvant avoir un réel et rapide impact pour diminuer le bilan carbone sont celles qui touchent au portefeuille ou qui seraient imposées via des quotas de km. Une mesure de type péage urbain, avec une tarification solidaire comme sur les transports en commun, ou des quotas, sont donc des pistes d'action beaucoup plus pertinentes qu'une ZFE. Si vraiment il est décidé de faire une ZFE, il ne faut cibler que les déplacements quotidiens en période de pointe du lundi au vendredi, augmenter rapidement la desserte TER (et les places pour les vélos dans les trains), et les capacités dans les parcs-relais.