Monsieur G. habite dans le sud de Grenoble, quartier des Eaux Claires. Il possède une vieille voiture, une 205 essence qu’il a acheté d’occasion lorsqu’il avait 25 ans (monsieur G. a la quarantaine maintenant). Elle est tellement vieille qu’elle n’a même pas de vignette Critair. Monsieur G. utilise principalement sa voiture le week-end, parfois, pour aller se promener en montagne ou visiter des amis et sa famille, à la campagne. La semaine, monsieur G. n’utilise pas sa voiture, il prend les transports en commun pour aller au travail ou sortir en ville, il fait ses courses à pied à la supérette et au marché (et de temps en temps, une fois tous les deux mois, peut-être moins, il utilise sa voiture pour aller remplir le coffre à la grande surface). Vous avez compris que monsieur G. ne roule pas beaucoup, bien moins de 5000km par an, et encore moins en ville, il habite à moins de un kilomètres de la rocade. La voiture de monsieur G. est vieille, elle a plus de 25 ans ce qui est un âge canonique pour une voiture, mais monsieur G. l’entretient régulièrement, la vidange tous les ans, fait passer le contrôle technique tous les deux ans, il n’y a pas de problème sérieux. C’était increvable les voitures à cette époque, pas de problème de moteur de lève vitre électrique quand il n’y en a pas ! Tant que sa voiture tient le coup, monsieur G. n’a aucune raison d’en changer, elle lui coûte très peu à l’usage et en entretien, elle convient à ses besoins. Je n’ai jamais entendu monsieur G. se considérer « écolo », c’est juste qu’il a grandi comme ça, on faisait durer ses affaires. Monsieur G. gagne correctement sa vie. Il peut s’offrir une voiture électrique ou une hybride essence, et c’est ce qu’il envisage de faire maintenant qu’on lui fait comprendre que sa voiture n’est plus souhaitable (et bientôt, plus autorisée) dans son quartier. Mais quand même, cela contrarie monsieur G. de devoir vendre (ou pire, mettre à la casse) une voiture qui fonctionne encore parfaitement.

Est-ce que tous les messieurs G. habitant dans la ZFE ont une contribution significative sur la pollution en ville ? sur le réchauffement climatique ?

Est-il envisageable d’envisager des exceptions à la ZFE qui permettent à tous ces messieurs G. de conserver leurs voitures jusqu’à leur fin de vie, sans être dans l’illégalité ni stigmatisés comme des pollueurs par leurs collègues qui roulent en gros SUV électriques, eux : pas de ZFE le week-end ? Un forfait de 30 jours « jokers » par an ? Un axe routier, par personne, qui permet à chaque monsieur G. de sortir de la ZFE (avec une attestation adéquate pour justifier de son bon droit, en cas de contrôle) ?

(monsieur G. existe vraiment, j'ai juste modifié un peu quelques détails pour qu'on ne le reconnaisse pas)