Depuis 60 ans au fil des aménagements, la voiture a pris la majorité de l'espace non bâti, que se soit pour circuler ou pour stationner. Ce développement inconsidéré de l'usage de l'automobile a entrainé encombrements de circulation avec des effets néfastes sur la qualité de l'air et envahissement des rares espaces réservés aux piétons et autres usagers de l'espace public.

Dans une zone urbaine, c'est la marche à pied qui devrait être majoritaire dans les déplacements de courtes distances. Si ce n'est pas ce schéma qui est observé dans les enquêtes ménage déplacement c'est que l'espace dévolu à la marche à pied est trop restreint, pas assez sécurisé et pas attractif. Or la marche est un mode de transport essentiel dans une ville.

Le souhait des habitants de récupérer l'espace public à d'autres fins que la circulation indique une prise de conscience des excès de l'automobile en ville et une volonté de vivre la ville différemment.

Il s'agit de passer d'une ville utilitaire et pensée pour la circulation des automobiles à une ville façonnée pour ses habitants et où il fait bon vivre.

S'il ne s'agit pas de bannir l'usage de l'automobile en ville, il convient de ne lui laisser que quelques axes structurants reliant entre eux les différents pôles composant notre métropole. La circulation sur ces axes doit se faire à vitesse réduite pour assurer la sécurité des quartiers traversés et pour améliorer la qualité de l'air et le silence ambiant. Les quartiers ne doivent recevoir que des voies de dessertes ne permettant pas le transit inter-quartier pour privilégier la vie des habitants et des commerces de proximité.

La marche constitue la base de la ville durable. Elle est la forme de mobilité la plus naturelle. Il est nécéssaire d'aménager l'espace urbain pour les piétons.

Pour favoriser les déplacements à pied, il faut rendre attractif les cheminements en prenant soin de veiller a l'accessibilité des trottoirs, à implanter des bancs régulièrement pour permettre à nos ainés de souffler, à prévoir des arbres pour rafraichir l'été et des espaces pour que nos enfants puissent jouer dehors en toute sécurité. La marche fonctionnelle peut devenir plaisir si sur le parcours on trouve des surprises, des vibrations avec l'histoire, l'architecture ou la nature. La ville marchable n'est pas qu'une question de largeur de trottoir.

Un plan piéton avec un réseau reliant les centralités de quartier distantes d'environ 2 kilomètres doit être mis en place avec un jalonnement spécifique pour permettre de se repérer et de trouver sans hésitation le cheminement proposé.

Enfin il ne faut pas oublier que Scot, Plui et Pdu sont étroitement imbriqués car c'est bien de la forme urbaine que découle le besoin et le moyen de se déplacer.