Quatre considérations générales pour la rédaction du RLPi de la métropole grenobloise

Description

1) Image de marque de Grenoble

Grenoble s'est fait connaître dans le monde entier en ne renouvelant pas le contrat qui liait la municipalité avec JCDécaux. Grâce à cette courageuse décision, plus de 300 panneaux ont été retirés de l'espace public. Donc il s'agirait de capitaliser sur cette image acquise et de renforcer encore cette position au niveau de la métropole. Que la métropole de Grenoble entretienne cette singularité ! Il m'arrive souvent de parler de cette spécificité grenobloise quand je me déplace et je suis toujours surpris de voir l'intérêt que cela suscite et d'entendre des commentaires positifs, et même admiratifs ! Voilà une ville qui a du caractère !

2) Prudence

De manière générale, même sans être radicalement anti-pub, et sans que ces considérations soient spécifiquement grenobloise, reconnaissons que :

• la publicité dans l'espace public est une forme d'atteinte à la liberté individuelle, car on ne peut pas y échapper, elle s'impose à votre regard.
• l'espace public appartient à tout le monde, c'est un bien commun, il n'a pas vocation à être vendu à des intérêts privés, a fortiori vendu à des afficheurs/publicitaires/annonceurs pour qu'ils y mettent leurs campagnes/panneaux/annonces.
• la publicité dans l'espace public bénéficierait principalement aux grands groupes multinationaux, et peu aux petits acteurs locaux qui n'ont vraisemblablement pas les moyens de se payer ces dispositifs.
• la publicité qu'on subit dans l'espace public, on la paye une deuxième fois quand on achète les produits annoncés, en effet la publicité a coûté quelque chose à la marque qui doit donc répercuter ceci sur ses prix de vente pour amortir cette dépense.

Tout ceci pour plaider pour une certaine circonspection envers les libéralités qu'on va octroyer aux publicitaires !

3) Simplicité

La réglementation nationale est extrêmement compliquée, impossible à comprendre pour le citoyen lambda. Et même pour celui qui cherche à comprendre, il y a vraiment matière à confusion, c'est un nid à litiges, cela crée forcément des possibilités pour certains petits malins (ou certaines personnes sans aucun scrupule) de se glisser dans les mailles du filets ... Il est difficile par la suite de démeller ce qui est légal de ce qui est illégal, et long de faire retirer ce qui est illégal. Ceci entraîne une perte de sens complète, un perte de temps considérable pour tous les acteurs, une déconnexion complète des citoyens sur ce sujet, un dégoût pour la politique et pour les politiques !

Donc le mot d'ordre principal doit être la simplicité ! Que la réglementation grenobloise soit assez simple pour que presque n'importe qui d'un peu attentif puisse s'en rappeler et puisse en parler ! Que ce RLPi fasse des envieux par sa simplicité ! Qu'il soit copié !

4) Egalité

La configuration de la métropole grenobloise est particulière avec une partie de ses communes dans une unité urbaine de plus de 100 000 habitants (notion INSEE) avec ses règles propres en matière de publicité extérieure (dans la réglementation nationale), et une autre partie de ses communes en dehors de cette unité urbaine de plus de 100 000 habitants, donc avec d'autres règles propres en matière de publicité extérieure (dans la réglementation nationale). Ces différences basées sur l'appartenance ou pas à l'unité urbaine de plus de 100 000 habitants sont difficiles à accepter : nous faisons tous partie du même bassin de vie grenoblois et nous devrions tous être soumis aux mêmes règles en matière de publicité extérieure. Cela a déjà été dit, et je partage entièrement cet avis : que le RLPi fasse figurer comme principe l'égalité des métropolitains face à la publicité extérieure ! Voilà un principe simple et sain que tout le monde comprendrait !

Voilà ma contribution.